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Le foulard en soie
--> Pour continuer SON blâme, faut que je vous raconte l'histoire du foulard en soie...
Mardi dernier, j'ai dû aller avec EUX et mon avocate de tante voir M. le juge d'instruction. Avant cela, je suis allée déjeuner avec EUX (ma tante, Havraise, était à ce moment là dans le train). Nous avons choisi le restaurant du magasin Le Printemps, j'ai pris comme d'habitude quand je vais là-bas, des tartines au fromage de chèvre frais et au miel d'acacia et en dessert une tartelette au caramel (j'allais plutôt bien jusqu'à ce que mon avocate de tante arrive, c'est pour ça que j'avais bien mangé). LUI, était assis à côté de moi. ELLE en face. Derrière nous, un homme d'une cinquantaine d'années déjeunait seul et à côté de nous, une mère d'environ quarante ans et sa fille, toutes deux blondes déjeunaient aussi. À la fin du repas -l'homme qui mangeait derrière nous avait quitté le restaurant quelques minutes avant-, IL se lève et cherche son petit foulard en soie. Petit foulard en soie plein de trous. Noir et marron. Mais qui a une valeur sentimentale (il est d'ailleurs sûrement plus cher à SES yeux que moi-même). Passons. IL cherche cherche cherche. Mais impossible de mettre la main dessus. Le foulard en soie de son grand-père paternel a disparu. L'homme qui déjeunait derrière nous l'a volé. C'est certain. Cela ne peut être que ça. ELLE avait bien vu qu'il avait un drôle d'air. Et LUI l'a parfaitement identifié. <> (j'ai mis d'énormes guillemets parce que je ne supporte pas les insultes). "N'empêche, il est doué ce type. Ben c'est un voleur professionel, hein, c'est simple. Il connaît toutes les combines". Il LUI a volé alors qu'il était posé sur sa chaise. Oui. Vraiment fort. Sans qu'ELLE s'en aperçoive en plus... "Je me souviens très bien, j'ai enlevé mon manteau, j'ai mis le foulard en soie sur ma chaise... Et puis il l'a volé. C'est très simple...". ILS vont à la caisse. IL se plaint à la serveuse qui elle n'y peut rien. Elle promet qu'elle mettra le foulard de côté si quelqu'un lui rapporte. ILS sont formels : qu'on se le dise. Ce monde est rempli de voleurs. On sort dans la rue. IL fulmine. Non mais quel salaud. Voler le foulard de son grand-père. "Ce repas m'aura coûté très cher" s'exclame-t-IL d'une voix glacée, furieux. Moi à l'intérieur je souris. C'est pas bien de se réjouir du malheur des autres mais vu ce qu'ILS me font endurer, ILS peuvent bien souffrir un peu aussi. "Hé ! le type là-bas, avec la veste marron, ça serait pas lui ?!?!!" "Non non, il était plus mince que ça..." "Non parce que sinon on lui saute à trois dessus !!!" On arrive près du palais de Justice. IL aperçoit SA soeur, l'avocate. IL commence à lui raconter comment "ce salaud de type LUI a volé SON foulard, mais oui, tu sais celui qui est noir et marron, celui de Pépé, il en avait plein, mais il m'avait donné celui-là... ah là là je suis vraiment..." SES traits furieux et coléreux se transforment soudain en traits étonnés puis honteux et gênés. Et c'est aussi désagréable à regarder que lorsqu'IL est en colère. IL vient de mettre SA main dans SA poche et sort de cette dernière le petit foulard en soie. "Oh, bah il était là ! Nan mais c'est incroyable ça ! J'avais pourtant cherché partout...". Pauvre monsieur. Qu'est-ce qu'il s'est pris. "Nan mais il avait une tête de voleur de toutes façons, et puis si ça se trouve il s'en voulait tellement qu'il est revenu pour le mettre dans ma poche et euh...". J'vous aurais bien dit que c'était moi qui avait piqué le foulard mais... Non. Il était vraiment dans SA poche.
Ecrit par rafaelle-, le Lundi 3 Avril 2006, 15:13 dans la rubrique Sans titre.

Commentaires :

ulysseTi
ulysseTi
03-04-06 à 16:00

J'hésite entre les larmes ou le rire après cette lecture édifiante...

Puis j'écoute la voix de Figaro me rappelant justement : "Je me presse de rire de tout de peur d'être obligé d'en pleurer" , et je choisis donc la solution intelligente qui est de ne pas blâmer mais de compatir (tout en rigolant bien fort intérieurement de ce comportement  et de ces propos pourtant effrayants...)

Merci d'agrémenter ainsi mes escales jolie Raf, tes articles se suivent mais ne se ressemblent pas, et ce kaléidoscope perpétuel alliant l'émotion triste  à la joie tenace me donne le sourire tout au long de mon séjour ici.

:)


 
et-alors
et-alors
03-04-06 à 21:03

En allant au sport Marion m'a raconté cette histoire, mais ça ne rendait pas pareil ...

Je pense fort fort fort à toi (L)


 
ninoutita
ninoutita
05-04-06 à 17:57

Virgin suicides hein... j'aime bien ta nouvelle colonne :)
Héééé, tu manges la meme chose que moi ! Les tartines au fromage de chèvre et frais et au miel d'acacia ! Hiii dès que je mange dans des resto genre comme ça je me mange ça.
C'est un signe ;)

Et pour ton paternel... j'peux pas trop juger mais il est peut-être un peu trop... impulsif?

 
wolf-rayet
wolf-rayet
05-04-06 à 19:51

Mauvaise foi, quand tu LES tiens...

(L) pense aussi fort que Sophie a toi